LISADORA
propose
une lecture-spectacle

Lagarce_DossierCarre_img_0
NOUS LES HEROS”
de Jean – Luc LAGARCE

Lecture dirigée par Michèle Ulrich Assistant: Arnaud Faure-Beaulieu
Musique traditionnelle d’Europe de l’Est (Yiddish, Klezmer, Balkans...)
Clarinette: Julien Etchepare, Piano: Simon Carlevaris

Lagarce_DossierCarre_img_2

En faisant travailler « Nous les héros » pour le Bac, option théâtre, l’envie m’est venue d’en faire une lecture publique. Car le théâtre ce n’est pas simplement un texte. Pour que les motsde l’auteur existent, il leur faut des interprètes. C’est là, la création. Ce sont les acteurs quivont donner vie aux personnages, les incarner.C’est là leur création.Et cette pièce, « Nous les héros », est magique car elle parle de cette alchimie de l’acteur.De quoi est-il fait ? Qui est-il ? Quelle est sa place, son rôle ? Quand est-il lui-même ? Est-ilun héros? Un être à part ?
La Pièce
L’action se situe quelque part en Europe centrale, à une époque indéfinie qui pourrait être lesannées 1930. La pièce commence lorsque les comédiens sortent de scène à la fin d’une représentation. Ils sedémaquillent, se défont de leurs costumes, ne sont plus des personnages. Ils posent lesmasques pour redevenir eux-mêmes. Mais le peuvent-ils ?
Les personnages
-La Mère ( Michèle Ulrich) doit endosser un rôle d’autorité pour faire marcher cetteentreprise familiale en difficulté, avec 3 enfants : Joséphine, Karl et Edouarda et leGrand-Père .Sa vie privée n’existe plus.
-Joséphine (Jeanne Veillerot) se dit actrice et voudrait s’en convaincre mais elleavoue : « Moi ? Je ne fais rien. Je ne bouge pas. J’écoute. Je fais ce qu’on m’a dit, jereste immobile, paralysée. »Elle est manipulée par sa mère.
-
Karl (Simon Carlevaris) est l’adolescent en révolte, il ne veut pas grandir et veut rompreavec sa famille.
-Edouarda, (Isabel Maler) est-elle idiote ? Elle ne danse pas, parle peu, rit, fait des gestes désordonnés.
-Le Grand-Père (Yves Carlevaris) a toujours été le chef de cette troupe, a joué tous lesgrands rôles, mais il est mis à l’écart par La Mère depuis qu’elle a repris lescommandes à la mort de son mari.
-Mme Tchissik ( Céline Mauge) est en constante représentation. C’est l’Actrice. Ellen’est peut-être elle-même que dans son discours à Raban.
-Mr Tchissik (Jean François Chatillon), son mari, joue les utilités. Il est très amoureux desa femme.
-
Raban (Damien Boisseau) n’arrive pas à prendre de décision. Il n’aime pas Joséphine,mais ne la déteste pas suffisamment pour ne pas l’épouser et devenir ainsi le chef de latroupe, si précaire soit-elle. Il n’aime pas suffisamment Mme Tchissik pour toutquitter. « Vous voudriez connaître les deux fins d’une même histoire, sans riendécider » lui dit Mme Tchissick. Il représente l’indécision devant la vie.
-Max, (Olivier Achard) l’ami de Raban, agnostique, un homme étrange, on le ditméchant, coureur de jupons. « Il faut que je cède au désir de séduire une fille qui enest digne … et que je l’aime jusqu’à l’épuisement de ce désir. »
-Mademoiselle,(Marie-Line Weber) le seul soutien de la Mère, elle s’occupe de tout, descostumes, des contrats, des achats … elle rêve d’être artiste, mais personne ne l’écoute.

Image 2

La fête : Ce soir, c’est une soirée spéciale, on fête les fiançailles de Joséphine, la fille, et deRaban, le jeune premier. Chacun fait son « numéro » sur fond de vérité. On rit, on se dispute,et on aura beaucoup de difficultés à réunir tout le monde autour de la table. Ces fiançaillessont ratées. La troupe se soude vraiment lorsque l’on imagine le prochain spectacle :« Sulamith » . Comme si l’utopie seule restait le ciment des acteurs.
L’opéra : Nous savons que J.L.Lagarce s’est beaucoup inspiré de Kafka. Chaque personnageprovient de l’œuvre de Kafka. Celui-ci relate dans son »Journal » l’existence d’une troupe dethéâtre yiddish dont il suivait avec assiduité les représentations de l’opéra « Sulamith »d’Abraham Goldfaden, crée en 1880, un grand succès. Et le tour de force de Lagarce est derecréer dans cet opéra les relations des comédiens entre eux. Comme si cet opéra, était uneffet de miroir, ou une psychanalyse de chacun. C’est le cœur de la pièce.
La fin de soirée : La fête des fiançailles se termine. L’énergie est en baisse. On en vient auxsujets graves. La guerre menace. Vu la précarité de la troupe où aller ? Sûrement pas auKritall Palatz ni à Berlin. On se souvient des enfances difficiles, du froid, de la faim, de la viedure, des errances… Les histoires d’argent ressurgissent. On s’invective à propos d’auteurs oude socialisme. On en vient même aux mains. La Mère a beau hurler : « Reprenez vos places.Tous, reprenez vos places », la vie est bouleversée, les décisions se prennent, si dures soient-elles. La Mère encore cherche à préserver sa troupe : « Je ne veux pas que vous partiez. Enjouant la comédie, vous ne le savez pas, mais vous ferez la Guerre aussi …. C’est ridicule, jesais cela, et grandiloquent… Mais je crois ce que je dis, oui. »

Image 1


La troupe

J.L.Lagarce a écrit « Nous les héros » en 94 pour les comédiens de son spectacle, le « Maladeimaginaire » de Molière.
L’idée de troupe est donc un pilier du projet de J.L.Lagarce. S’il s’est inspiré de la troupe dethéâtre yiddish du « Journal » de Kafka, il s’est inspiré également de sa troupe et des diversespersonnalités qui la composait et notamment d’Olivier Achard pour le rôle de Max, (qui jouait Thomas Diafoirus )
J’ai réuni autour de moi des gens avec qui j’avais déjà travaillé : -Olivier Achard avait créé une pièce de Yves Carlevaris « Repas de Famille » -Damien Boisseau a été mis en scène par Yves Carlevaris dans une pièce de Jules Renard
« Le Mot de la fin »
- Céline Mauge, une « perle » que je me félicite d’avoir rencontrée. Elle sait tout faire.
-Jean François Chatillon, un vieux complice du théâtre de Dix Heures lorsque j’enassurai la direction, avec lequel nous avons deux autres projets magnifiques pour leMusée d’Orsay .

-Marie-Line Weber, mise en scène également par Yves Carlevaris, chanteuse etcomédienne. -Julien Etchepare, musicien d’expérience, qui travaille sur d’autres projets avec Simon

Carlevaris -Jeanne Veillerot, 17 ans, qui est mon élève depuis cette année. -Isabel Maler, 19 ans, également mon élève depuis deux ans.
Je dois ajouter Arnaud Faure Beaulieu, un de mes premiers élèves, qui s’est chargé dem’assister.
Tous ces comédiens viennent, d’horizons très différents, avec des techniques différentes.Certains travaillent plus avec le «théâtre subventionné », d’autres au « boulevard », d’autressont plus « Music-hall » ou cabaret.

Michèle ULRICH

Lagarce_DossierCarre_img_8
Lagarce_DossierCarre_img_9
Lagarce_DossierCarre_img_10